Certaines idylles ne peuvent durer éternellement

Concerne : Solde en ma faveur – contribuable n° réf. xxx.xxx.xx

Madame, Monsieur,

Il y a quelques années, j’ai, semble-t-il, payé plus que ma part à la société, à hauteur de 935.15 pour être précis. A l’époque, je m’étais dit que cela pouvait simplement être reporté à mon compte de l’année suivante, ou peut-être même ne m’étais-je rien dit du tout, allez savoir. Et puis l’année suivante, par un de ces rebondissements que la vie nous réserve parfois, j’ai décidé de reprendre les études, situation qui, au moins financièrement, me rend beaucoup moins intéressant à vos yeux. D’aucuns auraient sauté sur cet argent pour ainsi dire providentiel, je ne suis apparemment pas de ceux-là. Peut-être suis-je simplement de ceux qui se flattent d’être créancier de l’Etat.

Toutefois, je me vois obligé de mettre un terme à cette situation : en effet, cette année votre dette envers moi, pour une raison qui échappe totalement à mon entendement s’est accrue à hauteur de 945.40. Peut-être l’un de vos agents aura constaté à mon insu toute l’ardeur avec laquelle je m’appliquais à mes études et aura, bienfaiteur anonyme, décidé de m’octroyer cette petite différence qui, à coup sûr, en fera une grande sous le sapin ou dans la chaussette de mon prochain ?

Comme lesdites études ne me laissent que peu de répit, je me vois contraint de prendre ici congé de vous, non sans vous souhaiter d’excellentes fêtes de fin d’année ainsi qu’à tout votre service, qu’elles puissent être pour vous une période rimant avec redressements fiscaux et foyer chaleureux.

Dans l’attente du règlement de votre dette, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, mes plus cordiales salutations.

P.S. : Puisqu’il faut nous résoudre, au risque de déprécier notre relation, à aborder ce genre de choses, mon compte CCP est le 15-182413-4.

Admirez ce regard

Voilà, juste pour vous offrir cette couverture de comic book :


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